Changements de sexe et monogamie
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Changements de sexe et monogamie
Les poissons-clowns (Amphiprion) des récifs coraliens sont des vertébrés monogames. Ce sont des animaux dits "protandres", c'est-à-dire qu'ils changent de sexe au cours de leur vie en étant d'abord mâle puis femelle. Les mâles sont donc plus petits que les femelles et ce sont eux qui effectuent les soins parentaux aux oeufs. Un couple vit inféodé à une anémone de mer, qui consitue une protection efficace. On observe parfois à leur côté de jeunes poissons de petite taille, immatures (de un à quatre) ou privés de reproduction, qui bénéficient de la protection de l'anémone. Si la femelle venait à mourir, on assiste à un changement de sexe du mâle qui prend le rôle de la femelle, et qui va reformer un couple avec un des jeunes satellites, plus petit que lui. Si l'on considère que la fécondité est proportionnelle à la masse corporelle, cette stratégie semble optimale pour la fitness de chacun: elle consiste à se reproduire toujours en tant que mâle avec une femelle plus grande que soi (donc quelqu'un de potentiellement plus fécond), et au cours de la croissance devenir femelle quand tous les partenaires potentiels sont plus petits que soi.
D'autres poissons de recifs, Paragobiodon echinocephalus ont un comportement encore plus fascinant, qui tient au fait qu'ils peuvent changer de sexe plusieurs fois dans leur vie et dans n'importe quel sens. Les femelles ont une physiologie qui fait qu'elles grandissent toujours plus vite que les mâles. Dans cette espèce la fécondité dépend de la taille du mâle comme de celle de la femelle. Ainsi au sein d'un couple la fitness des deux partenaires se trouve limitée par la taille du plus petit des deux. Si dans le couple la femelle est plus grande que le mâle, la fitness des deux peut être augmentée si les deux poissons changent de sexe: le "nouveau petit femelle" grandira alors plus vite que son nouveau mâle étant déjà grand.
Voilà, je trouvais ça sympathique!
"Le paradoxe de l'hippocampe", F.Cézilly
Travaux de Kuwamura et Al, 1994, Behavioural ecology
D'autres poissons de recifs, Paragobiodon echinocephalus ont un comportement encore plus fascinant, qui tient au fait qu'ils peuvent changer de sexe plusieurs fois dans leur vie et dans n'importe quel sens. Les femelles ont une physiologie qui fait qu'elles grandissent toujours plus vite que les mâles. Dans cette espèce la fécondité dépend de la taille du mâle comme de celle de la femelle. Ainsi au sein d'un couple la fitness des deux partenaires se trouve limitée par la taille du plus petit des deux. Si dans le couple la femelle est plus grande que le mâle, la fitness des deux peut être augmentée si les deux poissons changent de sexe: le "nouveau petit femelle" grandira alors plus vite que son nouveau mâle étant déjà grand.
Voilà, je trouvais ça sympathique!
"Le paradoxe de l'hippocampe", F.Cézilly
Travaux de Kuwamura et Al, 1994, Behavioural ecology
Elise- Squatteurs
- Nombre de messages : 114
Age : 38
Niveau et domaine de formation : Master 2 Bioévaluation des écosystèmes et expertise de la biodiversité
Etablissement : UCB Lyon1
Date d'inscription : 18/10/2007
Re: Changements de sexe et monogamie
En fait , il serait plus exact de dire que ces organismes sont des hermaphrodites à différenciation protandre. La protandrie correspond au fait que les mâles naissent/ou sont mâtures avant les femelles.
azerty- communicatif
- Nombre de messages : 23
Age : 38
Niveau et domaine de formation : Doctorant
Etablissement : Université de Helsinki
Date d'inscription : 14/12/2007
Re: changement de sexe et monogamie
Salut,
Ta remarque est pertinente, ça fait plaisir ça montre qu'il y a des gens qui lisent mes posts avec attention !
En plus ça donne l'occasion de faire un petit topo sur la question pour ceux que ça intéresse...
Alors, l'hermaphrodisme est une forme de reproduction sexuée, caractérisée par la présence des deux sexes, mâle et femelle, chez un même individu:
- soit simultanément comme chez les plantes portant anthères et étamines en même temps sur une même fleur (les individus produisent donc les deux types de gamètes)
- soit de façon séquentielle comme chez les poissons-clowns. Ces derniers produisent d'abord des spermatozoïdes, puis des ovules quand ils sont plus âgés, après une phase de différentiation morphologique qui les font passer de mâles à femelles. Le cas inverse existe aussi, les limaces par exemple sont d'abord femelles puis mâles.
La capacité à passer du genre mâle à femelle est appelée protérandrie ou protandrie, l'autre est appelée protérogynie ou protogynie (Warner, 1988).
Comme l'a très justement fait remarquer "azerty", en biologie on emploie les mêmes termes dans une perspective temporelle au sein d'une espèce: on parle par exemple de plantes protandres si les étamines son matures avant les carpelles, de plantes protogynes dans le cas contraire.
Pour ne pas risquer de faire des contresens, il est donc sage de préciser de quel type de mécanisme on parle: "hermaphrodisme à différentiation protandre" (cf ci-dessus) me paraît de ce fait plus clair et mieux adapté!
Merci pour ta remarque
PS: ta grenouille est trop mignonne!
Elise
Ta remarque est pertinente, ça fait plaisir ça montre qu'il y a des gens qui lisent mes posts avec attention !
En plus ça donne l'occasion de faire un petit topo sur la question pour ceux que ça intéresse...
Alors, l'hermaphrodisme est une forme de reproduction sexuée, caractérisée par la présence des deux sexes, mâle et femelle, chez un même individu:
- soit simultanément comme chez les plantes portant anthères et étamines en même temps sur une même fleur (les individus produisent donc les deux types de gamètes)
- soit de façon séquentielle comme chez les poissons-clowns. Ces derniers produisent d'abord des spermatozoïdes, puis des ovules quand ils sont plus âgés, après une phase de différentiation morphologique qui les font passer de mâles à femelles. Le cas inverse existe aussi, les limaces par exemple sont d'abord femelles puis mâles.
La capacité à passer du genre mâle à femelle est appelée protérandrie ou protandrie, l'autre est appelée protérogynie ou protogynie (Warner, 1988).
Comme l'a très justement fait remarquer "azerty", en biologie on emploie les mêmes termes dans une perspective temporelle au sein d'une espèce: on parle par exemple de plantes protandres si les étamines son matures avant les carpelles, de plantes protogynes dans le cas contraire.
Pour ne pas risquer de faire des contresens, il est donc sage de préciser de quel type de mécanisme on parle: "hermaphrodisme à différentiation protandre" (cf ci-dessus) me paraît de ce fait plus clair et mieux adapté!
Merci pour ta remarque
PS: ta grenouille est trop mignonne!
Elise
Elise- Squatteurs
- Nombre de messages : 114
Age : 38
Niveau et domaine de formation : Master 2 Bioévaluation des écosystèmes et expertise de la biodiversité
Etablissement : UCB Lyon1
Date d'inscription : 18/10/2007
Re: Changements de sexe et monogamie
Hyla ebraccata (regarde les publi de Wollerman et al. ;o) )
a+
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azerty- communicatif
- Nombre de messages : 23
Age : 38
Niveau et domaine de formation : Doctorant
Etablissement : Université de Helsinki
Date d'inscription : 14/12/2007
protoandrie
Oui les hermaphrodites sont parfois protoandres ou de temps en temps protoandres... Oui, c'est aussi expliqué dans "les stratégies de reproduction animale", 2001, dunod, et ce sont des particularités évolutives très intéressantes. Vive les hyppocampes!
Sonia75- Muets
- Nombre de messages : 2
Niveau et domaine de formation : Master Biodiversité
Etablissement : Paris VI
Date d'inscription : 04/05/2011
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