Les tests ADN
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Les tests ADN
On en n’a pas entendu parler depuis un certain temps. Alors histoire de ne pas relancer le débat, allons voir un peu comment cela se passe, un test ADN. Bien entendu, on restera dans le scientifique en laissant de côté les questions légales.
Tout d’abord, il faut définir ce qu’on entend par test ADN, car il y en a deux grand types : l’analyse d’empreinte génétique et le test de parenté. Il s’agit pour le premier de comparer un échantillon retrouvé sur une scène de crime, par exemple (mais pas que) et de le comparer à l’échantillon prélevé sur une personne connue, comme un suspect (mais pas que). Le deuxième consiste à comparer l'empreinte de deux ou plusieurs personnes et de déterminer qui est lié à qui. Les deux types sont basés sur l’analyse de loci variables du génome humain et sur les statistiques.
Pour l’analyse de l’ADN proprement dit, plusieurs techniques existent.
La plus ancienne utilise les RFLP (restriction fragment length polymorphism). Le principe est simple : l’ADN génomique est digéré par des enzymes de restriction puis est analysé par Southern Blot. Le résultat est une carte génétique. Un individu va avoir une carte unique, différente de son voisin, notamment à cause des variations type mini et microsatellites.
Cette technique comporte d’importants problèmes. Il faut compter une bonne semaine avant de pouvoir obtenir des résultats. De plus, la fiabilité et la précision de cette méthode sont tout sauf absolues.
Cette technique a été améliorée par l’utilisation de la PCR pour amplifier des loci RFLP, ce qui a permi de réduire le temps d’analyse, mais n’a pas résolu le problème de la précision.
C’est l’analyse d’éléments répétés couplée à la PCR qui a permi d’augmenter la précision de ces tests. C’est cette technique qui est le plus souvent utilisée de nos jours.
Le principe, comme toujours, est simple : il s’agit d’utiliser les loci micro et minisatellites et leur variabilité entre individus. À l’aide de primers PCR connus, une série de loci sont amplifiés et séquencés pour déterminer le nombre de répétitions. Typiquement, ce sont des quadrinucléotides qui sont utilisés. Pour un locus, les variations entre individus seront minimes, mais pour plusieurs loci, les combinaisons auront plus de chances d’être uniques. Le kit le plus fréquent (CODIS) utilise ainsi une combinaison de 13 loci, tous indépendants (non liés) génétiquement. Cette particularité fondamentale permet de discriminer deux individus de manière très significative. Vu que les loci sont indépendants, on peut multiplier toutes les probabilités d’occurrence de motif ensemble pour aboutir à une probabilité que deux individus aient les mêmes motifs de 1 sur … beaucoup (un chiffre avec 18 zéros).
On peut si nécessaire utiliser l’ADN mitochondrial, quand l’ADN nucléaire est trop endommagé. Le principe reste identique, les séquences analysées sont les régions hypervariables du génome mitochondrial.
Les méthodes basées sur l’ADN nucléaire reposent sur plusieurs principes, qui sont sensés garantir l’indépendance des loci utilisés. Les marqueurs sont tous hérités de manière mendélienne. Les croisements dans une population se font toujours au hasard. Or ce dernier principe est rarement respecté. Dans une population à taille limitée, les croisements ne se feront pas totalement au hasard. Ceci aura pour conséquence d’augmenter la probabilité que deux loci soient liés, donc de réduire la probabilité qu’un motif soit unique. De combien ? Là est la question. Toujours est-il que le résultat d’un test ADN est et sera toujours une probabilité, faible certes, mais une probabilité. Typiquement, il sera plus facile de dire avec certitude que deux échantillons sont différents qu’identiques.
Sur ce, bonne lecture et bonne soirée à toutes et à tous.
Tout d’abord, il faut définir ce qu’on entend par test ADN, car il y en a deux grand types : l’analyse d’empreinte génétique et le test de parenté. Il s’agit pour le premier de comparer un échantillon retrouvé sur une scène de crime, par exemple (mais pas que) et de le comparer à l’échantillon prélevé sur une personne connue, comme un suspect (mais pas que). Le deuxième consiste à comparer l'empreinte de deux ou plusieurs personnes et de déterminer qui est lié à qui. Les deux types sont basés sur l’analyse de loci variables du génome humain et sur les statistiques.
Pour l’analyse de l’ADN proprement dit, plusieurs techniques existent.
La plus ancienne utilise les RFLP (restriction fragment length polymorphism). Le principe est simple : l’ADN génomique est digéré par des enzymes de restriction puis est analysé par Southern Blot. Le résultat est une carte génétique. Un individu va avoir une carte unique, différente de son voisin, notamment à cause des variations type mini et microsatellites.
Cette technique comporte d’importants problèmes. Il faut compter une bonne semaine avant de pouvoir obtenir des résultats. De plus, la fiabilité et la précision de cette méthode sont tout sauf absolues.
Cette technique a été améliorée par l’utilisation de la PCR pour amplifier des loci RFLP, ce qui a permi de réduire le temps d’analyse, mais n’a pas résolu le problème de la précision.
C’est l’analyse d’éléments répétés couplée à la PCR qui a permi d’augmenter la précision de ces tests. C’est cette technique qui est le plus souvent utilisée de nos jours.
Le principe, comme toujours, est simple : il s’agit d’utiliser les loci micro et minisatellites et leur variabilité entre individus. À l’aide de primers PCR connus, une série de loci sont amplifiés et séquencés pour déterminer le nombre de répétitions. Typiquement, ce sont des quadrinucléotides qui sont utilisés. Pour un locus, les variations entre individus seront minimes, mais pour plusieurs loci, les combinaisons auront plus de chances d’être uniques. Le kit le plus fréquent (CODIS) utilise ainsi une combinaison de 13 loci, tous indépendants (non liés) génétiquement. Cette particularité fondamentale permet de discriminer deux individus de manière très significative. Vu que les loci sont indépendants, on peut multiplier toutes les probabilités d’occurrence de motif ensemble pour aboutir à une probabilité que deux individus aient les mêmes motifs de 1 sur … beaucoup (un chiffre avec 18 zéros).
On peut si nécessaire utiliser l’ADN mitochondrial, quand l’ADN nucléaire est trop endommagé. Le principe reste identique, les séquences analysées sont les régions hypervariables du génome mitochondrial.
Les méthodes basées sur l’ADN nucléaire reposent sur plusieurs principes, qui sont sensés garantir l’indépendance des loci utilisés. Les marqueurs sont tous hérités de manière mendélienne. Les croisements dans une population se font toujours au hasard. Or ce dernier principe est rarement respecté. Dans une population à taille limitée, les croisements ne se feront pas totalement au hasard. Ceci aura pour conséquence d’augmenter la probabilité que deux loci soient liés, donc de réduire la probabilité qu’un motif soit unique. De combien ? Là est la question. Toujours est-il que le résultat d’un test ADN est et sera toujours une probabilité, faible certes, mais une probabilité. Typiquement, il sera plus facile de dire avec certitude que deux échantillons sont différents qu’identiques.
Sur ce, bonne lecture et bonne soirée à toutes et à tous.
Yves- Bavard
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Age : 39
Niveau et domaine de formation : Etudiant en thèse sur l'évolution des génomes de rongeurs
Etablissement : Max-Planck-Institute, Berlin
Date d'inscription : 17/10/2007
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