Avril09 : Le Dilemme de la porte d'embarquement
2 participants
Page 1 sur 1
Avril09 : Le Dilemme de la porte d'embarquement
Le bio-informaticien Hervé Philippe pose le problème de l'impact environnemental des activités de recherche et propose de réduire le nombre de conférences scientifiques afin d'alléger le bilan de carbone de cette communauté.
Le monde de la recherche est ou devrait être sensible au problèmes environnementaux.
Allez vous dans le sens de H. Philippe, et pensez vous qu'une réduction du nombre de conférence serait bénéfique ?
Pensez vous que la communauté scientifique devrait s'intéresser à ce problème ?
Comment pensez vous qu'il pourrait être, en partie, réglé ?
Ref.
- Trends, Genetics 24, 265-267, 2008
- Nature N°455, Oct. 2008
Le monde de la recherche est ou devrait être sensible au problèmes environnementaux.
Allez vous dans le sens de H. Philippe, et pensez vous qu'une réduction du nombre de conférence serait bénéfique ?
Pensez vous que la communauté scientifique devrait s'intéresser à ce problème ?
Comment pensez vous qu'il pourrait être, en partie, réglé ?
Ref.
- Trends, Genetics 24, 265-267, 2008
- Nature N°455, Oct. 2008
Re: Avril09 : Le Dilemme de la porte d'embarquement
C'est un fait, comme toutes activités humaines, la recherche a un impact sur son environnement. Les questions de protection de l'environnement sont de plus en plus mise en avant et je m'en réjouis. Seulement la question de savoir si la recherche doit minimiser son impact écologique n'est pas une question scientifique mais plutot sociétale. La science n'est pas là pour dire ce qui est bien ou pas. Elle apporte des éléments de réponse sur les mécanismes, le fonctionnement du monde mais en aucun cas ne doit orienter son travail par rapport à des jugements de valeurs.
C'est là que l'interaction science/société prend tout son sens : la science doit être vu par la société comme un outil d'accumulation des connaissances (rien de dégradant dans tout ça) à partir duquel la société peut décider d'agir selon ses propres valeurs. Et ces valeurs peuvent être différentes pour chaque société, tandis que la recherche apporte des explications qui peuvent être compris par tous puisque faisant appel à la logique.
Je pense donc que si les chercheurs devraient s'intéresser au problème de leur impact écologique ce n'est pas avec leur étiquette de chercheurs mais plutot en fonction de leur bagage culturel et philosophique. Et c'est au final à la société de décider si les chercheurs doivent prendre en compte ce problème en étudiant les différentes solutions.
Pour parler de solutions, je pense qu'on pourrait effectivement faire appel à la visio-conférence pour limiter nos déplacements. On ne peut pas purement et simplement supprimer les conférences car la science à besoin de ces interactions entre chercheurs pour avancer. Enfin même si c'est une solution ça serait quand-même bien triste de ne plus rencontrer les gens avec qui on est susceptible de travailler un jour. La science est aussi une affaire de relationnel et c'est souvent pendant les pauses cafés que se créent de nouvelles collaborations. Mais là ce n'est plus avec mon étiquette de scientifique que je parle.
C'est là que l'interaction science/société prend tout son sens : la science doit être vu par la société comme un outil d'accumulation des connaissances (rien de dégradant dans tout ça) à partir duquel la société peut décider d'agir selon ses propres valeurs. Et ces valeurs peuvent être différentes pour chaque société, tandis que la recherche apporte des explications qui peuvent être compris par tous puisque faisant appel à la logique.
Je pense donc que si les chercheurs devraient s'intéresser au problème de leur impact écologique ce n'est pas avec leur étiquette de chercheurs mais plutot en fonction de leur bagage culturel et philosophique. Et c'est au final à la société de décider si les chercheurs doivent prendre en compte ce problème en étudiant les différentes solutions.
Pour parler de solutions, je pense qu'on pourrait effectivement faire appel à la visio-conférence pour limiter nos déplacements. On ne peut pas purement et simplement supprimer les conférences car la science à besoin de ces interactions entre chercheurs pour avancer. Enfin même si c'est une solution ça serait quand-même bien triste de ne plus rencontrer les gens avec qui on est susceptible de travailler un jour. La science est aussi une affaire de relationnel et c'est souvent pendant les pauses cafés que se créent de nouvelles collaborations. Mais là ce n'est plus avec mon étiquette de scientifique que je parle.
Julien- Bavard
- Nombre de messages : 59
Age : 40
Niveau et domaine de formation : Doctorant au LBBE (Master 2 Ecologie Evolution et Biométrie)
Etablissement : UCB lyon1
Date d'inscription : 19/11/2007
Re: Avril09 : Le Dilemme de la porte d'embarquement
Je suis d'accord avec toi sur le fait que c'est une question plutôt sociétale, mais personne mieux que les chercheurs ne peut y répondre. Il me semble essentiel que la société des chercheurs s'intéresse à cette question, tout d'abord parce qu'ils sont les mieux placés pour savoir ce qu'apportent ces colloques et quelles solutions peuvent-être apportées à ce problème (s'il en est un),
et secondo pour être en harmonie avec les discours qu'ils tiennent en général.
Je suis bien conscient que notre parole n'a pas pour autre but que l'information et la prévention, lorsque nous alertons l'opinion publique sur les dangers de la surexploitation, de la pollution... Mais le déni de ces constats, déjà fréquent, serait sans aucun doute appuyé par une accusation du style : "les chercheurs font la morale, mais polluent plus que nous...", et le célèbre "faites ce que je dis mais pas ce que je fais" risque d'être une devise associée aux interventions des experts scientifiques.
et secondo pour être en harmonie avec les discours qu'ils tiennent en général.
Je suis bien conscient que notre parole n'a pas pour autre but que l'information et la prévention, lorsque nous alertons l'opinion publique sur les dangers de la surexploitation, de la pollution... Mais le déni de ces constats, déjà fréquent, serait sans aucun doute appuyé par une accusation du style : "les chercheurs font la morale, mais polluent plus que nous...", et le célèbre "faites ce que je dis mais pas ce que je fais" risque d'être une devise associée aux interventions des experts scientifiques.
Re: Avril09 : Le Dilemme de la porte d'embarquement
Le problème c'est que la plupart des gens attendent que la science leur disent ce qu'elle n'a pas a dire ou interprètent faussement ce qu'elle dit. La morale, l'éthique sont le domaine de la philosophie et ne peuvent émaner que d'un consensus au niveau de la société. On peut étudier l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère sans pour autant militer contre ce fléau. La science est une méthode, rien d'autre. (ah oui c'est aussi une passion pour certains!! )
Alors ceux qui prétendent, comme tu le dis, que les chercheurs font la morale n'ont certainement pas bien réfléchi à ce que signifie le mot "science". Deuxièmement, soulager sa conscience en disant que "de toute façon, ceux qui étaient au courant de l'augmentation de la pollution (les scientifiques) ne font pas mieux que nous citoyens, alors on peut continuer à polluer", ce n'est pas vraiment la démonstration d'une réelle ambition à vouloir changer les choses. Ce n'est pas en attendant que les autres agissent qu'on résoudra les problèmes. Alors ceux pour qui les questions d'environnement comptent vraiment ne devraient pas attendre que d'autres (scientifiques, politiques...) prennent des mesures pour agir selon leur convictions. Si j'ai des valeurs, des principes, je les applique parce que cela me tient à cœur, parce que j'ai besoin d'être en accord avec moi-même, pas parce que pierre paul ou jacques ont décidé qu'il en serait ainsi.
Alors ceux qui prétendent, comme tu le dis, que les chercheurs font la morale n'ont certainement pas bien réfléchi à ce que signifie le mot "science". Deuxièmement, soulager sa conscience en disant que "de toute façon, ceux qui étaient au courant de l'augmentation de la pollution (les scientifiques) ne font pas mieux que nous citoyens, alors on peut continuer à polluer", ce n'est pas vraiment la démonstration d'une réelle ambition à vouloir changer les choses. Ce n'est pas en attendant que les autres agissent qu'on résoudra les problèmes. Alors ceux pour qui les questions d'environnement comptent vraiment ne devraient pas attendre que d'autres (scientifiques, politiques...) prennent des mesures pour agir selon leur convictions. Si j'ai des valeurs, des principes, je les applique parce que cela me tient à cœur, parce que j'ai besoin d'être en accord avec moi-même, pas parce que pierre paul ou jacques ont décidé qu'il en serait ainsi.
Julien- Bavard
- Nombre de messages : 59
Age : 40
Niveau et domaine de formation : Doctorant au LBBE (Master 2 Ecologie Evolution et Biométrie)
Etablissement : UCB lyon1
Date d'inscription : 19/11/2007
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum