Cherche témoignages master 2 biodiversité

Bonjour,
Je suis étudiante en licence sciences de la terre et de l’environnement à Bordeaux et j’envisage de poursuivre l’année prochaine en master 1 d’écologie dans la même université (la seule qui m’accepte avec une telle licence !).
Pour le M2, ça se corse un peu car Bordeaux n’a pas d’option gestion/conservation de la biodiversité… Après de nombreuses recherches sur les sites des universités, je suis intéressée par le master pro de Lyon : Bioévaluation des écosystèmes et expertise de la biodiversité.

Cependant comme les descriptions sur les sites des facs ne reflètent pas toujours la réalité (ou sont trop résumés), je voudrais avoir quelques avis d’étudiants qui ont fait récemment ce master… Peut-on raisonnablement prétendre à la gestion/conservation avec un tel diplôme (il me semble plus axé sur la coordination entre les différents acteurs de la gestion des espaces naturels, plutôt que sur la conservation en elle-même), le contenu des cours est-il à la hauteur de la description du master, y a-t-il un bon lien avec le monde professionnel… ??

Merci

PS : si certains connaissent les masters pro de Toulouse (Gestion de la biodiversité) et Metz (Conservation et restauration des écosystèmes), leurs avis sont les bienvenus aussi.

Salut,

Je vois que tu t’y prends bien à l’avance pour réfléchir aux possibilités de poursuite d’études qui s’offrent à toi et tu as bien raison. C’est vrai qu’il y a de quoi se perdre totalement ! Alors si je peux apporter mon témoignage…

Perso j’ai décroché ce fameux Master II en septembre 2009. Un M2, c’est quoi : c’est un semestre de cours, soit 4-5 UE (voir le site http://master-me.univ-lyon1.fr pour les détails) plus un stage de fin d’études de 4-6 mois. La « spécialisation » que t’apporte le M2 n’est donc pas très forte, et c’est l’ensemble de ton cursus mais surtout le stage que tu auras choisi qui va orienter (très) fortement ton orientation professionnelle.

Donc au niveau des cours, ce qui est ressorti des dires de notre promo est que ce parcours est très axé sur l’écologie aquatique et les hydrosystèmes fluviaux (la spécialité des profs qui enseignent dans ce master), ce qui n’est écrit nulle part et qui en a déçu plus d’un. Ensuite la moitié environ des cours sont plutôt des « conférences » présentées par des acteurs du milieu de l’environnement et donc extérieurs à l’université. Ca permet de créer un lien avec le monde professionnel. Et sinon (on est à Lyon il ne faut pas l’oublier !) il faut t’attendre à bouffer plein de statistiques et de modélisation, ce qui peut poser problème à des gens qui n’ont pas eu les bases dans ces disciplines au préalable.

Pour ce qui est des débouchés, parce que je pense que c’est ça qui t’intéresse, eh bien sur le papier c’est l’avenir, en vérité c’est… enfin c’est rien, en 5 mois de « chômage » j’en suis à 38 dossiers de candidature envoyés sans avoir obtenu le moindre entretien. La gestion/conservation de l’environnement est un domaine potentiellement très vaste, mais ce qui ressort de mon entretien avec certains professionnels à la suite de ce master (mais attention je pense que c’est pareil pour la plupart des autres masters universitaires) c’est qu’il téléscope un certain nombre d’autres formations plus spécialisées. En fait avec ce diplôme tu connais un peu de tout mais t’es vraiment spécialiste en rien !!! T’es juste pas du tout prêt à répondre à la demande des professionnels qui cherchent à Bac + 5 des personnes capables de mener de manière autonome leur étude, y compris d’un point de vue administratif et financier, et souvent de gérer du personnel. Moi qui pensait qu’au pire des cas on pourrait toujours faire un boulot de technicien (Bac+2) : bah non, là t’es surdiplômé et les BTS GPN sont bien plus demandés. Alors le seul moyen de tirer son épingle du jeu, c’est de se faire soi-même sa propre expérience en s’investissant dans le milieu naturaliste et en multipliant les stages.

Voilà, avec le recul je regrette de ne pas avoir eu connaissance plus tôt des passerelles qu’il existe entre la fac (licence ou M1) et certaines écoles d’ingénieurs comme l’ISARA de Lyon qui propose des thématiques très proches ou encore l’Ecole d’ingénieurs de Lullier (en Suisse) et dont les profils m’ont l’air plus demandés. Cela dit il faut relativiser, il y a sûrement plus de perspectives avec ce master qu’avec d’autres…

Voici un extrait d'un mail d'un prof de Lyon que je viens de recevoir et qui est révélateur:

"Oui il faut s'accrocher... Je reçois quand même périodiquement des informations d'étudiants ayant décroché un poste, mais au bout de trois mois c'est rare. Il faut être patient, cela peut prendre 1 an voire plus et vu le contexte de crise l'environnement est le premier à en patir" .....

Salut,

Je te conseille très fortement de regarder le master COGEVAL'EAU à Mâcon en partenariat avec Lyon 2. Il n'est pas axé 100% biodiversité mais il ne te ferme pour autant pas du tout la porte à ce domaine car il reste en gestion/conservation. Il est orienté milieux aquatiques comme celui de Lyon 1 mais les traite selon tous les angles. C'est un master pro très pratique par rapport à Lyon 1 qui est plus fondamental car couplé à un master 2 recherche et donc plus "classique".
Je pense sincèrement que les étudiants qui sortent de ce master sont très bien préparés. Il manque peut être un peu plus de préparation à la sortie des études mais ça c'est redondant dans toutes les formations universitaires.

Nik

ok, ok... merci beaucoup pour ces témoignages détaillés, j'en prends bonne note !!