15 janv 09 : Qu'est ce que l'eusocialité ?
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Qu'est ce que l'eusocialité, quels sont ses conditions ?
15 janv 09 : Qu'est ce que l'eusocialité ?
Parmi les paramêtres pouvant grandement influencer le comportement des animaux et leur prise de décision est le cadre social dans lequel ils vivent.
Le degré de socialité le plus élevé est celui de l'eusocialité,
mais que signifie réelement ce terme selon vous ?
Le degré de socialité le plus élevé est celui de l'eusocialité,
mais que signifie réelement ce terme selon vous ?
Dernière édition par Adrien le Dim 1 Mar - 13:46, édité 1 fois
Re: 15 janv 09 : Qu'est ce que l'eusocialité ?
Ce sujet est très vaste et je ne pourrais bien évidemment pas être exhaustif.
Donc si certains souhaitent le completer, n'hésitez pas.
L'eusocialité est le niveau le plus élevé, pour les ecologues, de la socialité.
Ces derniers parlent de "Socialité" au sens large lorsque des animaux apportent un soin à leurs jeunes (sans obligatoirement qu'il y ait coopération entre les deux parents). On parle alors en général de Subsocialité.
Mais pour parler de socialité au sens strict, il faut observer ces comportements "altruistes" de soins aux jeunes par des apparentés : oncles-tantes immatures, transgénérationel...
Le summum de tout cela étant bien évidemment la vie en caste avec un polyethisme (plusieurs groupes, dont certains seulement sont reproducteurs) nécéssitant forcement un nid fermé regroupant les individus (ex: fourmis, termites, rats-taupe...), on entre alors dans l'eusocialité !
La constitution des castes est lié, le plus souvent, à une castration d'individus, via des phéromones sécrétées par les reproducteurs. (cf post soins parentaux)
En revanche, l'apparentement des membres du groupe n'est pas une obligation, même si c'est le cas le plus général. En effet, pour que des actes a priori altruistes soient observés, il faut que les individus partagent des gènes (soit qu'ils soient apparentés dans la majorité des cas), mais il arrive que des membres externes aux groupes, et notamment une reine "parasite", vienne s'intégré au groupe. Ceci correspond à un comportement de tricherie. Je rappelle qu'un individu altruiste n'existe pas ! (théorie du gène égoïste)
Il peut seulement avoir des comportements a priori altruistes... (cf post : gene egoiste)
Ces exemples de groupe eusociaux sont rares. Ils ne sont observés qu'au sein de quelques familles d'arthropodes, la plupart hyménoptères (fourmis, abeilles...) ainsi que chez les termites (isoptères). Mais il existe une exception, un mammifère : l'hétérocéphale, souvent appelé rat taupe nu !!
Ce petit rongeur d'Afrique vit dans des terriers soutterains. Seul un couple est reproducteur, les autres étant castrés par sécrétion phéromonale. Ces derniers ne sont pas, comme les fourmis ou les abeilles, des individus haplo-diploïdes. C'est-à-dire que les femelles possèdent deux copies de chacun de leurs chromosomes (comme vous et moi), et les males une seul ; la reproductrice (reine) choisissant ainsi le sexe de son descendant en fécondant ou non l'oeuf (oeuf fécondé = femelle, oeuf non fécondé = male)
Donc si certains souhaitent le completer, n'hésitez pas.
L'eusocialité est le niveau le plus élevé, pour les ecologues, de la socialité.
Ces derniers parlent de "Socialité" au sens large lorsque des animaux apportent un soin à leurs jeunes (sans obligatoirement qu'il y ait coopération entre les deux parents). On parle alors en général de Subsocialité.
Mais pour parler de socialité au sens strict, il faut observer ces comportements "altruistes" de soins aux jeunes par des apparentés : oncles-tantes immatures, transgénérationel...
Le summum de tout cela étant bien évidemment la vie en caste avec un polyethisme (plusieurs groupes, dont certains seulement sont reproducteurs) nécéssitant forcement un nid fermé regroupant les individus (ex: fourmis, termites, rats-taupe...), on entre alors dans l'eusocialité !
La constitution des castes est lié, le plus souvent, à une castration d'individus, via des phéromones sécrétées par les reproducteurs. (cf post soins parentaux)
En revanche, l'apparentement des membres du groupe n'est pas une obligation, même si c'est le cas le plus général. En effet, pour que des actes a priori altruistes soient observés, il faut que les individus partagent des gènes (soit qu'ils soient apparentés dans la majorité des cas), mais il arrive que des membres externes aux groupes, et notamment une reine "parasite", vienne s'intégré au groupe. Ceci correspond à un comportement de tricherie. Je rappelle qu'un individu altruiste n'existe pas ! (théorie du gène égoïste)
Il peut seulement avoir des comportements a priori altruistes... (cf post : gene egoiste)
Ces exemples de groupe eusociaux sont rares. Ils ne sont observés qu'au sein de quelques familles d'arthropodes, la plupart hyménoptères (fourmis, abeilles...) ainsi que chez les termites (isoptères). Mais il existe une exception, un mammifère : l'hétérocéphale, souvent appelé rat taupe nu !!
Ce petit rongeur d'Afrique vit dans des terriers soutterains. Seul un couple est reproducteur, les autres étant castrés par sécrétion phéromonale. Ces derniers ne sont pas, comme les fourmis ou les abeilles, des individus haplo-diploïdes. C'est-à-dire que les femelles possèdent deux copies de chacun de leurs chromosomes (comme vous et moi), et les males une seul ; la reproductrice (reine) choisissant ainsi le sexe de son descendant en fécondant ou non l'oeuf (oeuf fécondé = femelle, oeuf non fécondé = male)
Re: 15 janv 09 : Qu'est ce que l'eusocialité ?
Bonjour,
A noter que des phénomènes équivalent existent chez d'autres mammifères tels que les chiens de prairies. En effet, on observe qu'en présence de prédateurs, certains membres préviennent les autres du danger par des cris. Ces derniers prennent donc un risque à prévenir leurs collègues car ils sont de fait plus facilement repérés et en plus restent en général plus longtemps en dehors du terrier que ceux qui fuient. Il y a donc un coût associé à ce comportement qui peut aller jusqu'à la mort de l'individu. Il semble qu'un explication possible soit le fait qu'en général, ceux pour qui l'individu crie, sont ses apparentés à différents degré. La vision gène centrée, en conclut donc que l'individu minimise le coût du comportement par le fait que ses gênes sont sauvés chez les autres individus.
Il y a d'autres espèces animales chez qui des pseudo-comportements altruistes sont observés mais le coût évolutif associé est toujours inférieur à celui qui est observé chez les insectes eusociaux. Chez ces derniers, l'haplo-diploïdie est le principal support des théories à ce sujet.
Si le sujet vous intéresse, voici une référence (en français!) très complète et qui pose un certains nombre de questions même si on perçoit largement le point de vue des auteurs .
Serge Aron , Luc Passera. 2000. LES SOCIETES ANIMALES. Evolution de la coopération et organisation sociale. Edition De Boeck -336 pages
A noter que des phénomènes équivalent existent chez d'autres mammifères tels que les chiens de prairies. En effet, on observe qu'en présence de prédateurs, certains membres préviennent les autres du danger par des cris. Ces derniers prennent donc un risque à prévenir leurs collègues car ils sont de fait plus facilement repérés et en plus restent en général plus longtemps en dehors du terrier que ceux qui fuient. Il y a donc un coût associé à ce comportement qui peut aller jusqu'à la mort de l'individu. Il semble qu'un explication possible soit le fait qu'en général, ceux pour qui l'individu crie, sont ses apparentés à différents degré. La vision gène centrée, en conclut donc que l'individu minimise le coût du comportement par le fait que ses gênes sont sauvés chez les autres individus.
Il y a d'autres espèces animales chez qui des pseudo-comportements altruistes sont observés mais le coût évolutif associé est toujours inférieur à celui qui est observé chez les insectes eusociaux. Chez ces derniers, l'haplo-diploïdie est le principal support des théories à ce sujet.
Si le sujet vous intéresse, voici une référence (en français!) très complète et qui pose un certains nombre de questions même si on perçoit largement le point de vue des auteurs .
Serge Aron , Luc Passera. 2000. LES SOCIETES ANIMALES. Evolution de la coopération et organisation sociale. Edition De Boeck -336 pages
nik- Bavard
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Niveau et domaine de formation : Doctorat Ecologie
Etablissement : UCB Lyon1
Date d'inscription : 22/09/2008
Re: 15 janv 09 : Qu'est ce que l'eusocialité ?
En effet, ces comportements de coopération, souvent entre apparentés ,(ou entre membre d'un meme groupe avec une attente de reciprocité, cf. theorie des jeux) peuvent faire croire a l'existence d'individus altruistes. Il n'en est rien, ces individus, par leur comportement altruistes obtienne un bénéfice supérieur au coût de leur acte.
Je vous conseille sur ce sujet l'excellent livre Le gène egoiste de R. Dawkins.
Par contre, ce dont nous parlons ici n'est plus de l'eusocialité mais de la coopération qui le plus souvent a lieu dans des groupes sociaux puisque ces comportements nécessite la proximité des individus et une forte probabilité de re-rencontre.
Je vous conseille sur ce sujet l'excellent livre Le gène egoiste de R. Dawkins.
Par contre, ce dont nous parlons ici n'est plus de l'eusocialité mais de la coopération qui le plus souvent a lieu dans des groupes sociaux puisque ces comportements nécessite la proximité des individus et une forte probabilité de re-rencontre.
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